Michel Winock, La France et les juifs, Points Seuil, Histoire 2005
Pierre Birnbaum, Un mythe politique, La République juive, Fayard, 1988
Charles Maurras, Mes idées politiques, Fayard, 1937
L’Action Française 5 juin 1936
Le terme abstrait d’antisémitisme couvre, du manteau d’une idéologie en isme, des sentiments vulgaires. Le phénomène commence toujours à l’école où sont moqués voire brimés et battus, les roux, les bègues, les palots puis plus tard avec l’âge, selon les époques, les corporations et les communautés, viennent, les noirs, les jaunes, les barbus, les manchots, les romanos, les homos, et pourquoi pas les « cons ».
................. et soixante-dix ans après la fin de la guerre, l'antisémitisme donne une petite musique insidieuse qui envahit les médias numériques (les réseaux sociaux), « Dufour crématoire à la Shoah...na...nas ».
« C'est en tant que Juif qu'il faut voir, concevoir, entendre, combattre et abattre le Blum. Ce dernier verbe paraîtra un peu fort de café : je me hâte d'ajouter qu'il ne faudra abattre physiquement Blum que le jour où sa politique nous aura amené la guerre impie qu'il rêve contre nos compagnons d'armes italiens. Ce jour-là, il est vrai, il ne faudra pas le manquer. » (L’Action Française – 15 mai 1936)
« Votre arrivée, Monsieur le Président, est incontestablement une date historique. Pour la première fois ce vieux pays gallo-romain sera gouverné par un juif. »
Xavier Vallat, député de l’Ardèche, Chambre des députés – 5 juin 1936)
« Le Führer s’est déclaré d’accord que les anciens ministres français Léon Blum, Georges Mandel et Paul Reynaud soient fusillés par le Gouvernement français. » (Télégramme Hilger – 30 mai 1944 – Voir le chapitre Massilia)
Après l’attentat de février, le glas n’aura pas fini de sonner :
Citations connues :
Contre Abraham Schrameck, ministre de l’Intérieur en 1925 : « C’est sans haine et sans crainte que je donnerai l’ordre de verser votre sang de chien ».
Contre Léon Blum leader du parti socialiste, en 1935 : « Ce Juif allemand naturalisé, ou fils de naturalisé.... n’est pas à traiter comme une personne naturelle. C’est un monstre de la République démocratique. Et c’est un hircocerf de la dialectique heimatlos. Détritus humain à traiter comme tel…
..... C’est un homme à fusiller, mais dans le dos ».
Loin d’être un épisode isolé, l’événement du 13 février 1936 jalonne le parcours
de l’antisémitisme politique en France
Depuis Drumont et la France Juive en 1886, depuis le procès du capitaine Dreyfus, des élites intellectuelles poussent l’opinion à la haine, principalement des juifs, associés aux « protestants, Francs-maçons et métèques ».
Le vocabulaire mortifère et l’incitation au meurtre ont été quotidiens, tolérés, entretenus, repris
par les plus beaux esprits y compris académiques pendant un demi-siècle,
- Charles Maurras est élu à l’Académie française en juin 1938.-
jusqu’à ce que la révélation des camps nazis montre à ces « innocents »,
que la parole assassine n’était pas un jeu de mots.
C’était, dans les années trente, « Vichy avant Vichy » pour reprendre un auteur américain.
Cinquante ans d’antisémitisme et plus
Un destin forgé par l'histoire