« Le commandant a mal aux dents... »
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(Ces entraînants et édifiants refrains datent sans doute de l’après Levant quand G.Fourneret, rentré en France, servait au 2ème bataillon de Chasseurs à pied à Neuf-Brisach)
 
1    Le 8ème de ligne a des couilles au cul, c’est l'premier des chasseurs qui lui a foutu
2    Le commandant a mal aux dents, mes enfants, le commandant a mal aux dents
3    Le 3ème, le 3ème le rapide au galop (bis)
4    4ème Bataillon, 4ème Bataillon clinchant toujours en avant
5    5ème Bataillon ventre à terre commandé par certain Canrobert, en avant
6    Nous sommes un peu là (bis)
7    Bataillon, bataillon, Bataillon ... de cons
8    T’as beau courir, tu ne m’ rattraperas pas
9    Marie, j’ai vu ton cul tout nu, cochon pourquoi le regardes-tu ?
10  10ème Bataillon, Cdt Mac Mahon, n’a pas peur du canon, nom de nom
11  11ème bataillon de chasseurs alpins, 11ème bataillon de putains
12   Ah ce qu’il est con, ce qu’il est con le 12ème
       Ah ce qu’il est con, ce qu’il est con, c’qu’on là
13  Sans pain, sans fricot, au 13ème, on boit que d’l’eau
14  La peau des roupettes pour une casquette
      La peau d’un rouleau pour un chapeau
15  Je fumerais bien une pipe mais je n’ai pas de tabac
16  16ème bataillon de chasseurs à pied, 16ème bataillon de purée
17  Les gens de Rambert sont des cochons
      Crénom, les gens de Rambert sont des cochons
18  Encore un biffin de tombé dans la merde, encore un biffin d’emmerdé
19  Trou du cul, trou du cul, poil poil, trou du cul, trou du cul, trou du cul poilu
20  Les Bleus m’ont volé mon bidon, nom de Dieu, les Bleus m’ont volé mon bidon
21  En voulez-vous des ?   En voilà
22  22ème Bataillon de chasseurs, des Italiens n’a pas peur
      Mam’selle, voulez-vous danser, voulez-vous danser le tango
23  Au 23ème nom de Dieu, ça va barder
24  Tout le long des bois j’ai baisé Jeannette
      Tout le long des bois j’ai baisé trois fois
25  Pas plus con qu’un autre mais toujours autant
26  Tu m’emmerdes et tu me fais chier, tu dis ça, c’est pour blaguer
27  Baisons la cantinière, son mari n’est pas là
28  Cantinier ta femme est baisée, pose ta chique et vas te coucher
29  Tiens voilà les Bleus, regardes-les comme ils sont mal foutus
30  Il était un petit homme tout habillé de gris
      Le 29ème la pèle et le 30ème aussi
31  Le dernier venu est le plus mal foutu
32  Si j’avais du pinard, j’en boirais bien une goutte
      Si j’avais du pinard, j’en boirais bien un quart
Chanson de marche
II
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- Oh, Mademoiselle, je suis convaincu que ce serait ravissant
- Monsieur...
- Elle est délicieuse... Parole d’honneur. Vous êtes délicieuse. Mademoiselle, croyez-moi, vous pouvez bien vous habiller comme vous voudrez, en dactylo, en turque, en bédouine, en persane, en nurse anglaise ou en Y.M.C.A. vous aurez toujours votre petit succès de parisienne.
 
- Vous êtes psychologue
- Non, je vous dis, je suis dactylographe. Ainsi maintenant pour savoir à qui on a à faire, il n’y a qu’à lire.
- Le style c’est l’homme.
- Le style ...et l’orthographe surtout.
- Comment ces messieurs font des fautes d’orthographe ?
- Ah, Monsieur, nous leur donnons tant de distractions. Il y a ceux qui font une faute par ci par là...ceux-là, il ne faut pas s’y fier, ce sont des volages. Mais celui qui rate tous ses participes...oh ! Dame, c’est qu’il en tient, c’est sérieux.
- Vous avez là un rôle très délicat.
- Vous pouvez dire ; du reste c’est bien simple. Supposez qu’un jour tous les Officiers d’État-major se mettent en grève.
- Oui, eh bien ?
- Eh bien, Monsieur, personne ne s’en apercevrait. Nous sortirions les papiers comme si de rien n’était, et les choses iraient tout de même. Mais si nous les dactylos nous nous mettions en grève.
- Quel cataclysme ?
Célibataire
Dactylo
Célib.
 

................
Célib.
Dactylo
Célib.
Dactylo
Célib.
Dactylo      
 
Célib.
Dactylo
 
Célib.
Dactylo      
Célib.
Air :  Le vieux mendiant
Je croyais êt’ tranquille ainsi
Mais vraiment, Monsieur, j’vous l’demande
Comment faut-il s’vêtir ici ?
Dîtes-le moi ; ma détresse est grande
J’peux pas sortir en dactylo
Si j’veux avoir la paix dans la rue
Ma tchertcheffe....on m’ l’ôte aussitôt
J’peux pourtant pas sortir toute nue !
Air :  Tu ne sauras jamais
Ah... je ne saurais jamais
Comment il faut que j’l’implore
En arabe, en turc, en anglais ?
Ou faut-il de l’argent encore ?
Dactylo
Quoi c’est donc vous... j’en suis baba,
Je ne m’attendais pas à ça.
Mais vous êtes une dactylo
De je ne sais plus quel bureau.
Air :  Madame Angot
(Il a saisi le voile, la turque s’est retirée et le voile reste dans la main du célibataire.)
Air :  Faust
     Laissez-moi (bis) dévoiler ce visage
Êtes-vous blonde ou brune, rousse ou bien châtaine ?
Air :  Ménage – Marche
Quant nous sortons en uniforme
Nous sommes assaillis des passants
Les moindres nia Koués s’informent
Ils nous r’gard’nt avec des yeux blancs.
Air :  Je sais que vous êtes jolie
Mademoiselle, ah, de grâce, excusez-moi
Votre tchertcheff a mis mon cœur en émoi
Je sais bien que vous en rirez
Que jamais vous ne répondrez
Mais je voudrais, ah, je voudrais tout savoir
Ce que me cache ce léger voile de soie noire
Célibataire
Entre une turque voilée qui se réfugie dans la boutique. Elle est poursuivie par le célibataire.
Scène V
         Air : Noël de Debussy
                                           Nous n’avons pas de maison
                                           Les gens mariés ont tout pris
                                           Plus le moindre petit logis
-  (Se levant dans la salle) Un bail, Madame, avez-vous dit, un bail ? Vous avez donc trouvé à louer quelque chose ?
- Non pas encore, mais un jeune ménage, je pense que ce ne sera pas difficile.
- Un ménage, évidemment... vous avez pour vous la protection du très haut... du très Haut-Commissariat. Mais pour nous, Madame,  les célibataires, les pauvres célibataires.
- Eh bien mais, ça devrait être beaucoup plus simple.
- C’est ce qui vous trompe. Les règlements sont contre nous. Ah, ce n’est vraiment pas la peine qu’il y ait un général célibataire à la tête de l’Armée du Levant.
Un célibataire 
 
Elle       
Célib.
 
Elle
Célib.       
Scène III
- Je vois que Monsieur et Madame ont l’intention de s’amuser à Beyrouth.
- Mais j’y compte bien, cela fera passer le temps.
- Surtout depuis que l’on a réduit à deux ans le séjour de dix-huit mois !!
- Deux ans, ça évidemment, c’est un bail.
Marchand 
Elle       
Lui
Elle      
L’Emir rentrant de France avec les poches pleines
.........
On dit qu’un lieutenant crie partout : « À quoi sers-je ?»
Et que pourtant son teint reste toujours fleuri.
Qu’Attaf vient d’acheter deux hectares de serge
Pour se confectionner un falzar de sortie.
On dit aussi que le colonel d’Enssienne ( ?)
Vient de faire renforcer son instrument vocal
Qu’le commandant Folliet va monter sans peine
Un cours de boston et de tango dominical.
..............
Et voici mon dernier, car il faut se restreindre.
Myriam Harry va faire un choix définitif
Pour titre du dernier roman qu’elle nous fait craindre :
« Les Mille et unes nuits » ou bien « Viens-tu, Chérif ».
Quand on sut que, peut-être, on allait sur la scène
Malmener de Beyrouth les actualités
Ce fut un assaut de propositions malsaines
Chacun voulait que son prochain fût débiné...
On dit que l’Amiral et l’Commandant Touroude
Contemplant, l’air déçu leur petit bateau
Sur l’artimon duquel le fier pavillon boude,
Se seraient écriés : « Notre avenir est sur l’eau ».
…….
Si la perfection est jamais de ce monde
On le devra parbleu au colonel...Parfait
Les colonels Pettolat et Nieger se grondent
Sur la traduction de : « Cedant arma togae ».
Le commandant Canonge cite, dit-on, Cambronne.
Le colonel Goudot chante « Plaisir d’amour »
Le général Gouraud, quand il est seul, fredonne
Sur un air alsacien « Ô  Strasbourg, Ô Strasbourg ».
I, II, III  etc.
Off.         
March.
 
Elle
 
Off.
Elle      
Off.
Elle      
Off.    
March.  
Off.        
          Air : A E I O U
                    Je suis le jeune et beau Dunois                     J’ai entrevu les croisés                    J’ai vu r’partir Allenby
Venir l’Général Gouraud                    J’ai vu l’Cardinal Dubois                    J’ai vu M. Picot                    J’ai vu l’Emir Fayçal
                    Y en a qu’un que j’ai pas vu                         C’est Monsieur Landru
- Bon tapis ? Monsieur, bon tapis ...
- Combien ton tapis ?
- Dix Livres, Madame, mais pour vous neuf Livres
- Tu es fou, tu ne le vendras jamais à ce prix là.
- Prenez-le, Madame, si vous ne le prenez pas, un autre le prendra, parole d’honneur !
- Mais alors tu dois faire fortune  ... il y a longtemps que tu vends des tapis ?
- Oh, depuis longtemps, très longtemps.
- C’est-à dire ?
Depuis toujours, parole d’honneur. Monsieur, souvenez-vous quand vous avez quitté la France, vous avez dit à vos amis : « Je pars pour la Syrie » et qu’est-ce qu’ils vous ont répondu ?
- Invariablement : « Tel le jeune et beau Dunois »
- Eh bien, Monsieur, parole d’honneur, le jeune et beau Dunois c’est moi, c’est moi-même, parole d’honneur.
- Farceur, va... qu’est-ce que tu en ferais ici de Landru
- Mais, Monsieur Landru serait chez lui en Syrie, lui qui voulait épouser toutes les femmes qu’il rencontrait, il aurait eu toutes les facilités avec la loi turque ...il aurait fait son petit Djemal Pacha.
- Taratata ...ça se sont des histoires qu’on raconte ; la loi turque, les mœurs orientales, c’est bon dans Pierre Loti. Quand nous sommes arrivés ici ce n’est pas du tout ce que nous avons trouvé.
- Un grand nombre de Jésuites.
- Beaucoup de Lazaristes.
- Énormément de bonnes sœurs
- Des visites à faire...le 3ème lundi de la 1ère Lune ou le 4ème jeudi du treizième mois...
- Il a fallu danser le fox-trot et le tango.
- Même on dit qu’on va jouer une revue ?
- Ah, parlons-en. Dès qu’il a été question de ça, tout le monde a voulu s’intéresser à la chose.
Marchand 
Elle       
March.
Elle      
March.  
Officier    
March.  
Elle         
March.
      
Off.         
March.
EXTRAITS
          La scène représente l’entrée d’une boutique de tapis. Au fond, à gauche, au milieu de tapis amoncelés, roulés ou dépliés, bibelots arabes, armes, potiches sur des étagères ou accrochées au mur. Le marchand assis à la turque - naturellement - et vêtu de même – paraît avoir dépassé l’âge de raison. Barbe blanche jusqu’aux genoux. Narguilhé. Chapelet d’ambre. Un oranger dans un pot.
Enfin... on n’est pas à Landernau.
Personnages
          Un marchand de tapis
          Un officier marié
          Sa femme
          Un officier célibataire
          Une Turque
          Un Syrien
          ....Une dactylo
Du théâtre. Un « Sketch au Levant », auteur présumé, G. Fourneret, Beyrouth, Février 1920.
II
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Clouscard
Copin
Courson
Coux
Crosnier
Allard
Allemand
Arlabosse
Aufré
Baqué
Bart
Bassetière
Bauville
Belandou
Bienfait
Blanvillain
Une (fausse) lettre au chef du service des renseignements de Damas, une sorte de mur des noms, pastiche sans méchanceté, qui se joue des patronymes des officiers et nous conserve le souvenir des compagnons ou amis de Fourneret.
          Le Sérail est à Lattaquié le Palais occupé par le Gouvernement. Ce jeu de mots, les joies du Sérail, illustre le fait que le milieu militaire, à l’époque, après cinquante-deux mois de vie de tranchées, s’adonne aux joies du langage et de la parodie, parfois en mode potache, d’un étonnante liberté de ton vis à vis de la hiérarchie. Là l’opérette y est à l’honneur dans un sketch, texte n°II, mais dans un troisième document la chanson est réservée au corps de garde.
Un destin forgé par l'histoire