Face à Daladier et Mandel
, essai par Pierre Fourneret
Haut de page
Georges Fourneret va ainsi croiser une fois de plus la grande histoire.
Pour la bibliographie complète voir la partie de ce site : Lectures et Références
Christiane Rimbaud, L'affaire du Massilia, été 1940, Le Seuil, 1984. 
John H. Sherwood, Georges Mandel and the Third Republic, Stanford University Press, 1970.
   évoque le Massilia dans le chapitre The first Resister
Historiens
L. G. Planes, Robert Dufourg, BORDEAUX CAPITALE TRAGIQUE
   et la base navale du Verdon MAI-JUIN 1940 Éditions Médicis, 1956.
Pierre Mendès France, Choses vécues, New-York, Les éditions Didier, 1943.
   Réédité en France par  Fayard en 1977 sous le titre : Liberté, liberté chérie (1940-1942).
   Le passage relatif au Massilia est repris dans Pierre Mendès France, Œuvres complètes, tome I,
   S'engager 1922-1943, Gallimard, 1984.
Les auteurs de référence
Témoins
 
Source : Bordeaux, capitale tragique ; page 196 hors texte   
http://www.assemblee-nationale.fr/presidence/discours/3eba0023.asp
22 juin 2000
 

Sur les vingt-sept parlementaires, figurent deux des plus grands noms de la IIIème République, Daladier et Mandel, et cinq anciens ministres. À leur retour en France en août 1940 ils seront poursuivis par  le régime de Vichy, internés administrativement ou condamnés pour désertion
 
Le procès du Massilia reste à faire.
 
Car soixante ans s’écouleront avant qu’un timide hommage officiel ne soit rendu à ces hommes pour le soixantième anniversaire de l’événement.
 


Pierre Fourneret a rédigé, à partir d’un récit inédit laissé par son père, un essai sur le sujet:
 
Lire :
Le Procès du Massilia ou la déraison d’État
 
Imprimer (version courte) :
Le Procès du Massilia ou la déraison d’État
24 juin 1940
 

Le départ de Bordeaux
Les premiers jours de juin 1940, la France perd son Armée et les Français l’Espoir. Les institutions de la République elles-mêmes s’effondrent. Le coup d’État a lieu le 17 juin au soir.
Un coup d’État en sourdine* quand le Maréchal Pétain est désigné comme Président du Conseil, par un Président de la République aux abois. Un climat de suspicion s’établit à Bordeaux contre les jusqu’au-boutistes. Mandel est arrêté par ordre de Pétain, puis relâché. Laval et Marquet, avocats effrénés d’un armistice, deviennent ministres. Ils agissent en sorte  de ruiner le projet de transfert des pouvoirs publics en Afrique du Nord. La ruse consistera à laisser partir les partisans du combat sans les avertir que le gouvernement ne suivait pas.
C’est l’épopée du Massilia.
 

* La formule est de Victor Vinde, journaliste suédois à Paris en 1940
Georges Fourneret va ainsi croiser une fois de plus la grande histoire.
Etait  annoncée l’arrivée à Casablanca de 100 à 600 parlementaires français, députés et sénateurs, en corps constitués. Ils ne sont que 27.
 
Fallait-il rejoindre l’AFN ?

L’ordre devient une option

Que viennent-ils faire ?

Les autorités marocaines
  
L'incident Duff Cooper

Les personnalités

Commémoration

Pour aller plus loin

Auteurs de référence


 
 
 
 
 
 
 
Les annexes du Procès du Massilia
 
Voir le pdf
Voir Vincent Giraudier  Les Bastilles de Vichy, Tallandier, 2009
Toutes les annexes réunies
  1.Trombinoscope des 27
  2. Liste des parlementaires du Massilia
  3. Chronologie 1938-1940
  4. Liste des passagers
  5. Affiche École Anatole France
  6. Appel Hurst
  7. Note manuscrite attribuée à Georges Mandel
  8. Instructions du général Noguès après le départ de Duff Cooper
  9. Télégramme Hilger
10. Internements politiques sous Vichy
11. Le Monde du 31 octobre 1997
12. Non-lieu en faveur de G. Mandel
13. Commémoration le 22 juin 2000
14. Intervention d’Édouard Herriot le 10 juillet 1940
15. Le scrutin sur la « loi constitutionnelle » du 10 juillet 1940
16. État-major du Massilia
8. Pour aller plus loin
7. Commémoration
6. Les personnalités
Source : Wikipedia et Google Images
Source :Wikipedia
        Le Sunderland amenait à Rabat des poids lourds du gouvernement et de l’État-major britanniques, Duff Cooper et Lord Gort. Churchill voulait-il faire embarquer pour Gibraltar ou Londres les anciens ministres français repliés au Maroc ?
  L’hydravion peut transporter trente passagers.
  Devant cet échec Churchill reconnaît en de Gaulle le chef de la France Libre.
« Vous êtes seul, eh bien !  je vous prends seul »
Un événement va faire basculer la situation : Churchill voudrait voir venir à Londres ces français de poids (il ne s’était pas encore résigné à reconnaître de Gaulle faute de mieux), il envoie son ministre Duff Cooper, à l’improviste, à Rabat, le 25 au soir.
 
         Mais, à Bordeaux, un coup d’État s’était accompli dans les coulisses. Laval est entré au gouvernement, l’armistice est signé. L’Anglais est devenu l’ennemi. Dans ce contexte plus question de laisser les parlementaires arrivés au Maroc prendre la destination de Londres. Les ordres de Weygand, ministre de la défense, à Noguès sont formels concernant Mandel. Ils sont surveillés et consignés à bord le 26.
 
        Les passagers débarquent finalement le 27 juin et partent pour Alger sauf Daladier qui attend à Casablanca.
L’épisode marocain se déroule entre le 24 et le 27 juin 1940.
L’après-midi même de l’arrivée, Georges Fourneret accompagne les deux plus importants personnages, Daladier et Mandel à Rabat d’où ils téléphonent à Noguès, qui est absent, occupé à Alger, par ses fonctions de chef militaire de l’Afrique du Nord.
Le lendemain de l’arrivée, le mardi 25, l’unique sénateur et quatre de ses collègues députés se précipitent à Alger. Les autres s’éparpillent dans Casablanca. Ils sont reçus courtoisement mais personne ne s’imagine qu’ils aient un quelconque mandat officiel.
5. L’incident Duff Cooper
Source : l’auteur
Les chefs de service du Protectorat autour du général et de madame Noguès née Delcassé
4. Les autorités marocaines civiles
source : http://prisons-cherche-midi-mauzac.com/
Le Portalet dans la vallée d’Aspe
       Voilà les conditions incertaines dans lesquelles arrivent ces personnalités. L’épopée du Massilia pose la question non résolue : la France voulait-elle combattre ? De plus le sort réservé à ces leaders déchus comme aux autres ténors de la IIIème République, devenus otages de Vichy puis des Allemands, ou assassinés comme Mandel, Jean Zay ou Max Dormoy, montre que la violence en politique n’a pas de limites, hier comme aujourd’hui.
 
        L’itinéraire de ces hommes, qui avaient servi la France, et se retrouvent piégés m’a intéressé car mon père les avaient côtoyés pendant quelques jours. « Le procès du Massilia ou la déraison d’État » qu’on pourrait appeler aussi « La ruse de Pétain » est le fruit de cette recherche.
La ruse et la déraison d’État ont-elles triomphé devant l’histoire ?
source : http://chan.archivesnationales.culture.gouv.fr
      Pendant ce temps à Bordeaux puis à Vichy, les partisans de l’Armistice triomphent. Pétain dernier Président du Conseil de la IIIème République est leur caution. Les Chambres, loin de porter le combat en Afrique du Nord, se retrouvent à Vichy le 10 juillet suivant pour offrir les pleins pouvoirs au Maréchal, abandonnant leur 27 collègues à leur sort.
      Ce bateau, c’est le Masillia. On peut se douter que la venue de cette petite escouade de personnalités surprenne les autorités marocaines éloignées des intrigues du nouveau pouvoir. L’opinion européenne du Protectorat est inquiète ; la population musulmane s’interroge après la débâcle de son 
« protecteur ». Le général Noguès est, à Rabat, Résident général du Maroc et en même temps à Alger commandant en chef des troupes d’Afrique du Nord. De la génération du nouveau ministre de la guerre (Weygand-1867, Noguès-1876) il se rallie à Pétain.
3. Que viennent-ils faire ?
     Pour la petite histoire le autres passagers, 506 au total sur un navire qui pouvait en transporter 1200, viennent de tous horizons : un compositeur de musique, un président d’office public, une couturière, un vétérinaire, un lieutenant de spahis, une aviatrice, un employé des PTT, un « fils de chef ». Pour ajouter à la confusion ceux qui n’ont pas répondu à l’invite ne ménagent pas leur propos.
          Vincent Auriol lance à un collègue qui le croyait en mer : « Ah ! le salaud, il me prenait pour un fuyard ».
          Édouard Herriot, lui-même, le président de la Chambre des députés a ses bagages sur le bateau (trois valises, un coffret, deux paquets et un panier) mais ne part pas.
          Mandel voyage avec le buste de Clemenceau.
          Ils ne seront que vingt-sept mais cinq anciens ministres et des personnalités, Mendès France, qui avait été secrétaire d’État et a trente-trois ans, André Le Troquer, Edgard Pisani, un Prix Nobel, Jean Perrin.
Georges Mandel
qui était encore ministre de l’Intérieur
dans le gouvernement Reynaud,
il y a moins de quinze jours.
Édouard Daladier
ancien Président du Conseil,
ancien Ministre de la Défense et de la Guerre
l’homme de Munich,
ministre des affaires étrangères jusqu’au 16 juin.
Finalement le départ est repoussé au 21 juin.
De plus l’estuaire de la Gironde étant miné, le bateau partira  du Verdon distant de 87 km de Bordeaux.
CHAMBRE DES DÉPUTÉS
SECRÉTARIAT GÉNÉRAL AMINISTRATIF                     20 juin  1940
                              
                                                                        15 heures
                                     URGENT
 
     MM. les députés qui désirent prendre le « Massilia » quai de Verdon
sont informés qu’ils peuvent obtenir le visa auprès du Vice-Amiral DUMESNIL;
Ministère de l’Intérieur, Cabinet du Ministre – Préfecture.
     L’embarquement doit avoir lieu sans délai.
                       Monsieur le Président
     Le bateau est nommé le « Massilia » ;
il sera amarré le 20 vers midi au quai des Chargeurs.
    L’embarquement devra s’effectuer entre 14 heures et 16 heures.
    Appareillage le 20 à partir de 16 heures.
    600 places de cabine.
    Je vous demande de faire contrôler les embarquements par le personnel qualifié du Sénat et de la Chambre.
    Sentiments respectueux.
 
                              F. DARLAN
......................et transmises aux parlementaires par des notes affichées à l’école Anatole France où se réunissent les députés, au cinéma Le Capitole, siège du Sénat, et à la Préfecture.
Bordeaux le 19 juin 1940 
                             19 h 30
            
AMIRAUTÉ FRANÇAISE
AMIRAL DE LA FLOTTE
Commandant en chef des forces
        maritimes françaises
          Les dispositions pour l’embarquement avaient été portées, la veille, à la connaissance du Président de la Chambre des députés et du président du Sénat..........
     À Paris le 17 juin 1940, devant l’Hôtel de ville, une compagnie de la propagande allemande retransmet le discours de Pétain annonçant qu’il faut mettre fin au combat.
2. L’ordre devient une option
Photo Historia avril 2010    
       Le Massilia avait auparavant
ramené des troupes de Narvik
< "Le gouvernement, d'accord avec les présidents des Chambres, a décidé, hier 19 juin, que les parlementaires embarqueraient sur le Massilia aujourd'hui 20. La rivière ayant été minée à Pauillac, le Massilia n'a pu remonter à Bordeaux, comme prévu, et est resté au Verdon. C'est donc au Verdon que doivent se rendre les parlementaires par des voitures que le gouvernement devra leur procurer. J'ai avisé de cela ce matin M. Pomaret, puis le président Chautemps; je l'ai téléphoné au président Herriot. La Marine ne peut rien faire d'autre."  >
                                                   Signé: Darlan
   L’ordre est notifié par un télégramme de l’Amiral Darlan, le Ministre de la Marine :
   Le départ doit avoir lieu le 20 juin.
           Les Allemands ont envahis la France. Ils occupent Paris le 14 juin. Le gouvernement français est replié à Bordeaux.
Une amorce de décision est prise, éphémère, vite annulée et dénoncée, de replier les corps constitués à Alger, terre française
à l’époque. Le Président de la République, Albert Lebrun, embarquera à Port-Vendres avec le vice-président du Conseil, Camille Chautemps. Le Maréchal Pétain restera à Bordeaux. Un bateau doit emmener les membres  des deux Chambres à Casablanca
d’où ils rejoindront la capitale de l’Algérie.
1. Fallait-il rejoindre l’Afrique du Nord ?
Le Procès du Massilia ou la déraison d’État
Le Massilia accoste  à Casablanca le 24 juin 1940
vingt-sept parlementaires sont à bord dont Daladier et Mandel.
Georges Fourneret, directeur de la Sécurité du Protectorat monte à bord à leur rencontre.
Le directeur les accompagne à Rabat.
Assemblée Nationale
            Vote de la loi du 10 juillet 1940 : Débats
                   Voir la lecture en scéance du télégramme de protestation des 27 et l'intervention en leur faveur du président Édouard Herriot lors de la scéance du 10 juillet.
                    Le débat fut clos et la III ème République abolie.
           http://gallica.bnf.fr/m/ark:/12148/bpt6k6449165r/f1.image
           
            Commémoration en juin 2000
            http://www.assemblee-nationale.fr/presidence/discours/3eba0023.asp
Un destin forgé par l'histoire
Liens